Dans quelle mesure le régime de la laïcité est-il né des attaques contre la transcendance de Dieu ? Comment comprendre que Spinoza ou Schopenhauer - qui sont les meilleurs ennemis d'un Dieu personnel dont ils font l'un et l'autre une lubie du désarroi - défendent fermement le fait religieux ? Que vaut l'idée de laïcité positive ? Que reste-t-il à la laïcité quand, sous les coups de la transparence, la sphère privée se réduit comme peau de chagrin ? Invité : Jean-Claude Monod Agrégé et Docteur en philosophie de l'Université Paris X, Jean-Claude Monod est chercheur aux Archives Husserl, rattachées au centre national de la recherche scientifique et enseigne au département de philosophie de l'Ecole nationale supérieure. Il es spécialiste de philosophie allemande contemporaine et de philosophie politique. Il a par ailleurs réalisé plusieurs courts métrages de cinéma et coréalisé avec l'écrivain Jean-Christophe Valtat un moyen-métrage, Augustine, sur une patiente du professeur Charcot. Sur la question de la laïcité, il a écrit Sécularisation et laïcité (PUF, 2007), un essai qui tente à la fois de restituer la laïcité dans la sécularisation, de saisir sa spécificité philosophique et de comprendre certaines tensions qui s'exercent aujourd'hui sur elle. Philosophie se propose, non pas de transformer le monde mais de l'interpréter : l'enjeu est de remplacer les convictions par le dialogue et les préjugés par le doute.Une invitation exemplaire à voir le monde avec d'autres yeux que les siens.