Les animaux ont la côte dans l’art contemporain, mais pas toujours. Wim Delvoye, artiste, plasticien belge, est un passionné d’art ancien. Il est l’auteur d’œuvres surprenantes comme des nids d’oiseaux ornés d’accessoires sadomasochistes ou encore des peaux de cochons tatoués. Son insolence agace ou amuse mais lorsque Delvoye s’en prend aux animaux, les attaques jaillissent. Il y a quelques années, l’artiste fît l’acquisition d’une ferme en Chine, où il installa des porcheries bien surprenantes. En effet, sur place, une équipe tatoua les jeunes cochons selon un motif dessiné et transmis par Delvoye. Puis les bêtes furent saignées lorsqu’elles atteignaient les 200 kg et leurs peaux congelées pour être ensuite expédiées en Belgique. Arrivée en Belgique, la peau était tannée puis mise sous cadre pour devenir l’œuvre finale. En 2010, au musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice, l’exposition de sept porcins tatoués et empaillés déclenche la révolte des défenseurs de la protection des animaux. Une déclaration du musée essaie de les tempérer : “Sauvés de l’industrie agro-alimentaire, les porcelets sont anesthésiés pour être tatoués. De leur vivant, les bêtes sont choyées, traitées comme des stars, libres de leurs mouvements”. Mais cela ne freine par les détracteurs de Delvoye qui mettent en avant la souffrance que le tatouage sous anesthésie légère doit provoquer aux bêtes. C’est l’utilité de l’animal qui est ici interrogé ainsi que la question de l’exploitation animale. Les œuvres de Delvoye suscitent la controverse, et reçoit les foudres des associations de protection des animaux qui oppose à l'art l'éthique animale avant tout.