Cette mécanique d’une longueur de 12 mètres constituée de réservoirs reliés par des tubes, utilise du gaz carbonique, des sucres et des acides qui recréent le tube digestif humain. À l’entrée un broyeur, à la sortie un petit plateau tournant sur lequel sortent des sculptures de matières fécales malodorantes. Ce défi n’a été possible qu’avec une longue collaboration entre scientifiques, ingénieurs et l’artiste. Cloaca a été montré pour la première fois à Anvers, et fera ensuite le tour du monde. "Ça pue" crient les premiers visiteurs d’un musée, “c’est de la merde” s’insurgent les détracteurs d’art contemporain, “c’est un scandale” crient les Lyonnais quand Cloaca s’installe dans la capitale de la gastronomie française. Car en 2003 le nouveau défi de Wim Delvoye est de faire appel à des chefs de grandes renommées pour nourrir Cloaca qui a besoin de deux repas par jour pour sculpter des étrons. L’artiste perturbe, provoque et s’amuse en précisant qu’il est belge avec une vraie culture belge, une culture triviale. Wim Delvoye fait partie d’une génération d’artistes qui ont révolutionné l’art contemporain en posant des questions dérangeantes sur ce qu’est l’art, l’artiste ou le collectionneur. Avec Cloaca, Wim Delvoye dénonce le fait que le nom de l’artiste, et sa renommé, peut acquérir plus de valeur que les qualités de l’œuvre elle-même.