
Épisode 4
17min.
Féminisme - MLF par Claudine Monteil
"L’avortement était le mot le plus tabou de la langue française."
Description
Claudine Monteil est une féministe née. Elle est la fille du grand mathématicien Jean-Pierre Serre et de Josiane Serre, agrégée de chimie, et directrice de l’école normale des jeunes filles.
Son père lui fait lire Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, sorti l’année de sa naissance (1949), à 15 ans : car tu ne sais pas ce qui t’attend, et lui écrit une lettre pour qu’elle puisse prendre la pilule à en-tête du Collège de France, chaire d'algèbre et de géométrie pour que ça fasse sérieux. À 20 ans, elle rencontre pour la première fois son idole Simone de Beauvoir qui lui demande d’exposer sa stratégie pour parler de l’avortement, tabou absolu dans la société. Nous sommes en 1970, le Mouvement de Libération de la Femme tout juste formé en réaction au machisme de 68 veut imposer le débat dans la société, alors que des milliers de femmes subissent des avortements clandestins, dans des conditions atroces. Chaque dimanche, la jeune Claudine avec les féministes les plus connues du MLF - Monique Wittig, Liliane Kandel, Cathy Bernheim, Delphine Seyrig et Gisèle Halimi - discutent de leur stratégie chez Simone de Beauvoir, quand l’idée d’un manifeste s’impose pour réclamer "l’avortement libre". Inconnues, ou star de cinéma, comme Delphine Seyrig, ou Catherine Deneuve, elles sont 343 françaises à déclarer avoir avorté en couverture du Nouvel Observateur au risque de se faire arrêter, mais en riant car c'était un bon coup que nous allions faire à la société française. L’avortement est alors un crime passible de prison. Scandale, le Manifeste des 343 françaises devient celui des 343 salopes. Mais les féministes ne lâchent rien. Quand une fille-mère du Plessis-Robinson se fait tabasser par son père, Claudine, à peine plus âgée, participe à l’occupation du pensionnat avec Simone de Beauvoir, qui interviewe les jeunes filles à la radio. Elle assiste aussi au procès de Bobigny, à la plaidoirie de ses idoles Gisèle Halimi, qui déclare avoir subi un avortement clandestin et de Simone de Beauvoir qui engueulent les juges comme des petits garçons. Ces actions féministes historiques aboutiront au vote de la loi Veil en 1975, autorisant l’IVG, interruption volontaire de grossesse.
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