
Féminisme - Femmes en Iran par Chirinne Ardakani, avocate en droit des étrangers
"Jîna Mahsa Amini meurt parce que c'est une femme qui refuse de se soumettre à la loi patriarcale."
Description
Une étudiante iranienne sans voile et en sous-vêtements déambulant devant l’université islamique de Téhéran : plus de deux ans après la mort de Jîna Mahsa Amini, décédée pendant sa garde à vue pour un voile mal mis le 16 septembre 2022, les iraniennes n’ont pas fini de se révolter contre les moeurs rétrogrades de leur pays.
Chirinne Ardakani, féministe, et avocate en droit des étrangers est le témoin privilégié de cette révolte. Celle qui est née en France de parents iraniens exilés est devenue la porte-voix de la diaspora iranienne en France. Elle a créé le collectif Iran Justice pour documenter les exactions du régime. Elle est aussi l’avocate de Narges Mohammadi, militante emprisonnée et Prix Nobel de la paix 2023, à la demande de sa famille réfugiée en France.
Chirinne Ardakani creuse le sillon de la contestation des femmes iraniennes. Car c’est un héritage. D’abord celui de sa mère qui se dresse face à des hommes, qui résiste, qui refuse ce que la société attend d’elle. Cette infirmière a ainsi fait le choix de la France après avoir servi sur le front de la guerre sanglante qui oppose pendant près de 10 ans l’Iran à l’Irak. Un moment charnière pendant lequel le régime se militarise, s’islamise, ciblant les femmes pour mieux dominer la société.
Chirinne naît et grandit en France et l’Iran n’est pour elle que le pays de ses parents où elle se rend régulièrement en vacances. Étudiante en droit, militante, et engagée à gauche, celle qui deviendra avocate du droit des étrangers découvre son iranité au gré des décisions politiques qui la renvoient à son double identité : la déchéance de nationalité en France, ou le muslim ban aux États-Unis. Profitant de la relative ouverture du pays suite à la signature de l’accord sur le nucléaire iranien, elle décide de se rendre en 2018 et en 2019 en Iran pour la première fois sans sa mère, et investit sa double nationalité, sa double culture avec une émotion et une conviction politique nouvelle.
Avec le mouvement "Femme Vie Liberté", la révolution féministe des Iraniennes devient alors pleinement son combat.
Au fil de l'entretien :
04:18 La déchéance de nationalité en France.
07:08 Le muslim ban aux États-Unis.
08:46 En Iran avec sa double nationalité, sa double culture.
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